Στην Ιερά Μονή Αγίας Σκέπης Bussy en Othe μετέβη ο Σεβασμιώτατος Μητροπολίτης Γαλλίας κ. Εμμανουήλ για την πανήγυρη της Μονής (Ιουλιανό Ημερολόγιο – σλαβωνικού τυπικού).
Η συγκεκριμένη Ι. Μονή είναι μία εκ των Ιερών Μονών της Ιεράς Μητροπόλεως Γαλλίας.
Τον Σεβασμιώτατο υποδέχθηκε η Γερόντισσα Αιμιλιανή μετά της Συνοδείας αυτής.
Συμπροσευχόμενοι παρέστησαν ο Πανιερώτατος Αρχιεπίσκοπος Τελμησσού κ. Ιώβ και ο Θεοφιλέστατος Επίσκοπος Μελιτηνής κ. Μάξιμος.
Στην Ιερά Μονή φυλάσσονται τα ιερά λείψανα του Αγίου Αλεξίου Μεντβέντκοφ (Saint Alexis d’Ugine – Алексей Иванович Медведков).
Ο Μητροπολίτης Γαλλίας στην ομιλία του μεταξύ άλλων αναφερόμενος στην Παναγία τόνισε: “Η Παναγία είναι πάνω απ’όλα ένα όργανο της Θείας Οικονομίας και η συμμετοχή της στο σωτηριολογικό έργο του Θεού υπήρξε καθοριστική. Είναι αυτή που δώρισε τα σπλάχνα της ώστε ο ίδιος ο Θεός να ενδυθεί την ανθρώπινη σάρκα”.
Ακολουθεί η ομιλία του Σεβασμιωτάτου στην γαλλική γλώσσα:
Son Éminence, le Métropolite Emmanuel, de France
Fête de la Protection de la Mère de Dieu
Bussy-en-Othe, mercredi 14 octobre 2020
Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit,
Je vous félicite à l’occasion de la fête patronale de votre saint monastère et partage avec vous cette joie spirituelle qui est la vôtre aujourd’hui, fruit de votre dévouement personnel et de votre profond respect pour la très sainte Mère de Dieu.
Vous offrez sans cesse, de par le type de vie angélique dont vous avez épousé la rigueur du jeûne et de la prière, vos louanges à celle dont la vocation englobe toute l’humanité. L’œuvre salvifique du Christ dans le monde, l’Incarnation du Christ est avant tout une entrée de Dieu dans l’histoire de l’humanité. Ainsi, Marie de manière volontaire, en acceptant que soit faite la volonté de Dieu, dans la liberté de son fiat. Cette récapitulation, thème qu’affectionne tout particulièrement Saint Irénée de Lyon, annule la désobéissance de la première vierge, Ève. Ainsi, elle est replacée dans une liste diachronique de générations traversant l’Ancien Testament, d’une promesse devant se réaliser en elle. C’est bien dans la perspective économique que la première expression théologique caractérisait la Mère de Dieu comme « nouvelle Ève ». Alors que le thème est initié par Saint Justin, dit aussi le Philosophe, il est systématisé par Saint Irénée de Lyon.
« En conséquence, nous dit saint Irénée, on trouve Marie, Vierge obéissante… Ève, encore Vierge, se fit désobéissante : elle devint pour elle et pour tout le genre humain cause de mort. Marie Vierge obéissante, est devenue pour elle et pour tout le genre humain cause de salut… De Marie à Ève il y a reprise du même circuit (recapitulatio). Car il n’y a pas d’autre manière de délier ce qui a été lié, si ce n’est de reprendre en sens inverse les entrelacs de la ligature… Voilà pourquoi Luc, commençant sa généalogie à partir du Seigneur (Lc3, 23-28), est remonté jusqu’à Adam, manifestant que le vrai mouvement des ancêtres à lui, mais de lui vers eux, selon la régénération en l’Évangile de vie. » (Adversus Haereses, III, c.92) Ou, comme le déclare Saint Jean Damascène au 8e siècle : « Le nom de la Mère de Dieu contient toute l’histoire de l’économie divine dans ce monde. »
Par ailleurs, le trait d’union entre la Mère de Dieu et l’Église peut se faire à travers le thème de la Tradition. Il s’agit de comprendre que toute la piété, les cérémonies liturgiques, l’hymnographie sans oublier la dimension théologique qui décrit sa place à l’intérieur de l’économie du Salut tendent à montrer que la Mère de Dieu personnifie l’Église.
La Vierge Marie est avant tout un instrument de l’économie du salut et son œuvre est hautement sotériologique. En effet, elle accorde à Dieu la possibilité de se revêtir d’un corps humain, de participer pleinement à notre humanité et en retour, elle réalise la vocation de tout homme au salut, en tant que créature déifiée. Elle reçoit le Christ, Dieu, avant même la Pentecôte, et le jour de la Pentecôte reçoit le Saint Esprit par son Fils. Elle devient le point de mire de toute sanctification et de toute sainteté. En ce sens, elle ne manifeste pas unique l’Église comme économie de Dieu, mais aussi la réalisation de tous les croyants à devenir par nature ce que Dieu est par grâce. Néanmoins, convient-il de reconnaître le rôle tout à fait uniquement joué par la Mère de Dieu. En outre, comme elle est la mère du Christ, elle est aussi la Mère du corps entier de l’Église, dans le sens tout aussi tangible que l’homme est appelé à la participation à la « nature » du Christ, par la grâce.
Grâce à l’économie divine de son Fils, elle est devenue telle une nouvelle Ève, une mère pour nous tous. Cela fait écho aux dernières paroles de notre Seigneur Jésus-Christ dans l’Évangile selon saint Jean le Théologien, alors qu’Il était sur la croix : « ἰδοὺ ἡ μήτηρ σου », « Voici ta mère ! » (Jn 19, 27) Aussi, continuons à louer par nos hymnes et prières celle qui nous couvre de sa protection et de son amour. Cet amour, elle le puise directement en Dieu et nous le transmet avec sa maternelle mansuétude.